Les Toiles Filantes

Voilà, l'aventure canalblog se termine, désormais c'est ici que les toiles filantes continuent. A tout de suite sur free.
http://toilesfilantes.free.fr/blog

A 15 km de chez moi, il a neigé hier. Au Québec, au même moment il faisait 17 degrés et F. profitait de la terrasse du Subtil pour la première fois de l'année! Et là je dis stop! J'en ai vraiment assez de ce printemps pathétique!
A part ça, excellente soirée hier soir, sauf la fin. En rentrant on s'est pris un trottoir pour cause de chaussée glissante, on a crevé et ...changer une roue sous la pluie à 2h du mat' c'est pas super. Oui bon en fait, moi je regardais les événements depuis l'intérieur de la voiture, à moitié endormie mais quand même.
Bon sinon j'ai finalement décidé de ne pas m'acheter de nom de domaine parce-que franchement je ne suis vraiment pas certaine de bloguer pendant encore 12 mois donc je vais migrer sur free.fr.
J'ai presque fini les installations, je paufine la feuille de style qui fait des caprices sous Internet Explorer (mon compte à rebours ne veut pas s'afficher!) et sous Safari.
Non pas que je m'inquiète du sort de mes rares lecteurs sous Mac (oui je sais je suis égoïste) seulement dans trois mois je vais devoir moi aussi utiliser un Mac vu que Monsieur F. n'est pas assez stupide pour avoir un PC (cf post de jeudi soir) alors je m'énerve contre ce navigateur qui fait n'importe quoi avec ma feuille de style!
Mais mine de rien, je suis assez fière de moi. Quand j'ai commencé à bloguer, j'étais tellement perdue alors que le boulot était mâché et maintenant presque deux ans plus tard, je suis capable de créer mon propre blog. Comme quoi dans la vie, rien n'est impossible.
Je pense que d'ici une semaine je passerai totalement sur free, alors je vous donne l'adresse à l'avance pour vous laisser le temps de vous habituer.
C'est ici

Juste un petit mot pour souligner qu'on vit maintenant l'autre moitié de l'attente F. et moi, je suis plus proche de mon départ au Québec que de mon retour en France en janvier.
Lundi il restera trois mois avant mon envol, 13 semaines. Oui, je sais, encore et toujours ces calculs du temps mais je les aime mes calculs et j'ai la curieuse sensation qu'ils vont me manquer une fois rendue à la fin du compte à rebours.
Finalement, une fois mes marques retrouvées, je me rends compte que j'arrive à me sentir bien dans ma relation avec F. malgré cette distance, j'arrive à m'épanouir et à jouir des petits et grands bonheurs de l'amour, des peines aussi. C'est évidemment pas l'idéal comme relation de couple mais y'a plein de bonnes choses à prendre quand même, et je les prends.

Tiens ça faisait longtemps que j'avais pas parlé de F. et de ses défauts ici. Allez je me fais plaisir.
Pas plus tard que tout à l'heure, Monsieur F., heureux propriétaire d'un Mac et terriblement fier de l'être, n'a rien trouvé de mieux à me dire que :
_Non mais je ne suis pas stupide au point d'avoir un PC!
_Hum euh j'ai un PC moi tu sais, serais-je stupide alors? Je lui demande sur un ton mi amusé mi vexé.
_Mais non ma chérie, toi je t'ai déjà déniaisé en t'initiant au Mac! Je t'ai appris la vraie vie!
Grand éclat de rire parce-que le pire c'est qu'il le pense, je le connais!
_Ah ben je suis heureuse de l'apprendre. Mais qu'est-ce que je ferais sans toi, perdue dans l'univers parallèle de Windows?
En tout cas, il me fera toujours rire mon chéri et s'il n'existait pas, faudrait l'inventer... pour le bien de l'humanité, dixit F. lui même. Qu'est-ce qu'il est modeste en plus!

Je suis tellement pressée de partir au Québec que j'ai l'impression que mes amis croient que je ne suis pas triste de les quitter, que je n'ai pas peur de ce que la distance va faire à notre amitié, que je ne me sentirai pas perdue sans eux une fois installée dans la belle province.
Tout à l'heure alors que je discutais avec un copain dont c'est l'anniversaire aujourd'hui et qu'on organisait notre soirée de samedi pour fêter ça (d'ailleurs on va faire un resto-karaoké alors s'il pleut dimanche vous saurez pourquoi!), j'ai eu droit à petite phrase du genre "Faut qu'on en profite, ce sera l'un des dernières soirées qu'on pourra passer tous ensemble, avec toi" qui sonnait comme un reproche.
Déjà hum l'une des dernières soirées? C'est à la fin du mois que je pars peut-être?
Je me rends compte que ça revient fréquemment ce genre de petites phrases depuis quelques temps et de la part de presque tout mon entourage.
Pourquoi les gens ne sont-ils plus capables de se réjouir sincérement et sans réserve du bonheur d'un proche?
Mais je sais que j'ai ma part de responsabilité dans tout ça parce-que presqu'à chaque fois que j'ouvre la bouche, c'est pour parler de mon départ, de mes projets une fois là-bas, de mes démarches administratives, de ma joie.
Oui c'est vrai que je suis heureuse de partir, mais je suis triste aussi. Quitter sa famille, ses amis, son pays, n'est pas facile, seulement on a chacun une vie à vivre et moi je veux vivre la mienne. Il est temps.
Mais à l'avenir, j'essaierai de ne plus parler du Québec aussi souvent et je tenterai d'expliquer à mon entourage qu'ils vont énormément me manquer et que je partage leur tristesse face à l'éloignement qui va bientôt survenir.

Parce-que je n'ai pas du tout d'inspiration en ce moment, j'ai décidé de m'exprimer par une photo plutôt que par les mots.
Un ciel rose, un peu comme mon coeur, un peu comme ma vie, c'est vrai que le bonheur ça ne se décrit pas, ça se vit.
Je suis heureuse, avec des petites baisses de régime de temps en temps comme en témoignent mes écrits de la semaine passée. De vilaines peurs remontent à la surface parfois et ça provoque un raz de marée d'émotions dans lequel je me noie mais ça finit par passer, parce-qu'on est tous les 2. On est plus forts à 2.
Je suis heureuse, parce-que je vis mon rêve. Préparer mon départ au Québec, c'est déjà vivre une part du rêve.
J'ai bientôt terminé mes démarches pour mon visa, j'ai quasiment trouvé mon appartement à Québec, je dois juste me décider à prendre une matinée pour demander le formulaire de la sécurité sociale pour avoir la carte soleil au Québec (équivalent de notre carte vitale en France) mais j'avoue que là j'ai la flemme.
Je suis sure que je vais attendre deux heures, que je vais tomber sur quelqu'un qui ne saura même pas que ce formulaire existe et que je vais devoir batailler ferme pour ressortir avec. Long soupir. J'ai pas le choix et puis peut-être que j'aurais de la chance.
Le temps passe à allure folle en ce moment, dans un peu plus de trois mois, je m'envole. Trois mois.

Céline Dion avec sa chanson "Contre nature" est venue envahir mes oreilles il y a quelques minutes et les paroles m'ont beaucoup interpellées.
Bon comme je sais que F. n'aime pas beaucoup Céline ce qui d'ailleurs a failli être un motif de divorce entre nous parce-que moi je suis une grande fan, je ne vais pas lui infliger la lecture de toute la chanson sur mon blog et je ne citerai donc que les mots qui m'ont fait sourire.
Même si elle parle d'une rupture je pense, ce qu'elle chante c'est ce que je ressens.
"Je voudrais te dire
Que chaque jour sans toi n'est pas normal
C'est contre nature"
Et ça l'est depuis presque un an. Un an.
Pas croyable et pourtant il y a un peu moins de 12 mois j'achetais mes billets d'avion pour rencontrer l'homme derrière le bloggueur, l'homme derrière le pseudo msn. Il y a tellement de choses qui ne passent pas à travers la virtualité, finalement c'est quasiment un inconnu que je suis partie renconter à l'autre bout du monde.
Pari risqué mais pari gagné, l'homme est malgré une liste de défauts impressionnante quelqu'un d'exceptionnel. Et c'est dit en toute objectivité, évidemment!

Parce-que ça me manque de ne pas faire de photos depuis une dizaine de jours et que de ma chambre parfois j'assiste à de jolies choses

Hum serait-on retournée en hiver sans passer par la case été? C'est l'impression que ça donne en tout cas, il y a deux semaines on avait presque 25 degrés et aujourd'hui il en fait 6 ! Et en plus il pleut! Je commence à en avoir vraiment marre des caprices de Dame nature!
Alors pour me remonter le moral et pour fêter le passage à J-99, j'ai été magasiné et je me suis achetée un sac de voyage sur roulettes. Je peux vous dire que ça a été dur de ne pas craquer sur toutes les valises et les sacs de cabine qui se trouvaient dans le magasin mais j'ai envie de faire durer le plaisir des préparatifs alors je retournerai faire les magasins pour compléter mes affaires de voyage dans les semaines à venir.
C'est vraiment psychologique mais c'est fou ce qu'être passée en dessous des 100 jours me fait du bien, c'est comme si j'avais grimpé en haut d'une colline et que maintenant il ne me restait plus qu'à la redescendre. Et puis si je me concentre bien je peux voir le Québec au loin et F. qui m'attend.

Plus que 100 jours enfin.
Demain on quittera les centaines pour les dizaines, 10 dizaines avant le départ. 4x25 jours et je pourrais revoir mon chéri, l'embrasser, le sentir contre moi, lui parler doucement à l'oreille, mêler ma chaleur à la sienne.
Et surtout je saurais que cette fois c'est pour longtemps, qu'il n'y aura pas de séparation à affronter dans les semaines qui viennent et que notre histoire se conjugue dorénavent au temps présent. Je saurais qu'on a fait la plus dur, qu'on a gagné contre la distance, et qu'elle s'est finalement effacée pour nous laisser vivre notre histoire pleinement.
On pourra alors se replonger dans nos souvenirs d'aujourd'hui et en sourire. Souvenirs de bonheur, de tristesse et de moments comme ces derniers jours où je me rends compte que j'ai vraiment beaucoup de chance d'être avec mon amoureux. Il me connait tellement bien, il me devine souvent et puis il m'offre le plus précieux des cadeaux, la plus belle preuve d'amour : me prendre telle que je suis, avec toutes mes imperfections et ça c'est... ça n'a pas de nom, ça ne se décrit pas, ça se vit et ça se savoure.

Je pense beaucoup à mon père ces derniers temps, peut-être parce-que j'arrive à un tournant de ma vie et que j'aurais aimé qu'il partage ça avec moi.
Je pense à lui, à ce qui s'est passé, à ce que notre relation a gâché en moi.
C'est pas facile de vivre en se disant que l'homme qui a contribué à ma naissance, le première homme de ma vie et il l'était vraiment, c'était mon héros pendant toute mon enfance ne m'aime plus ou en tout cas plus assez pour prendre de mes nouvelles et ce depuis plus de 5 ans, c'est pas facile de se demander un peu cyniquement s'il se souvient de la date de mon anniversaire. C'est pas facile de jalouser la relation des autres avec leur père, c'est pas facile de voir ses souvenirs d'enfance s'entacher les uns après les autres.
Pardonner, recoller les morceaux brisés, avancer pour ne plus rester ancrer au passé, pour s'en détacher et ne plus faire peser cette histoire sur mon présent.
J'aimerais, j'aimerais vraiment et j'y arrive, de temps en temps mais de temps en temps seulement. Et puis, parfois certaines choses, certaines paroles, certains événements font remonter à la surface mes peurs intérieures.
Je donnerais beaucoup pour pouvoir les déposer définitivement au coin d'une rue et tourner la page.

C'est fou ce que quelques mots écrits sous le coup d'un trop plein d'émotions peuvent déclencher.
Merci en tout cas à tous ceux qui se sont inquiétés et qui m'ont apportée leur soutien par mails.
Et pour ceux qui se posent la question (d'ailleurs je sais que tout le monde se pose la question), non il ne s'est rien passé avec F.
Même si mon blog tourne essentiellement autour du Québec et de ma relation amoureuse, ma vie elle non et il y a beaucoup beaucoup d'autres choses qui m'atteignent.
Et puis parfois j'aime ne parler qu'à demi mots et laisser planer un peu de mystère. Même si ce mystère est emprunt de tristesse. D'ailleurs parfois je trouve ça beau la tristesse.